Jour 22 : Retour à Alexandrie
De retour à Alexandrie après notre week-end sur la North Coast, j’ai pris un moment pour me poser dans mon café habituel. J’avais besoin de me recentrer, surtout après le choc émotionnel et la distance que les filles avaient prise. En regardant un match de foot, j’ai fait le vide, puis j’ai réfléchi à l’organisation des répétitions et à la visualisation du projet.
Le lendemain, retour au studio. Les tensions étaient encore présentes, mais un vent de nouveauté a soufflé avec l’arrivée des premiers textes traduits par Mariam. Enfin, nous pouvions commencer cette nouvelle étape de travail, ce qui a donné une tournure artistique différente à la création.
Jour 23 : Questions et tensions autour des textes
Alors que nous avancions dans le travail des textes, les premières questions sur la traduction sont apparues. Cela a suscité des incompréhensions et des remises en question concernant la sélection des extraits d’interviews des femmes. Ces discussions ont rapidement pris une tournure houleuse, bien que ce soit pour le bien de la pièce. Nous voulions tous rendre le projet meilleur, mais je me suis retrouvé face à des questions que nous avions déjà abordées.
La patience m’a échappé à un moment, et les échanges sont devenus plus tendus. Mais ces femmes ont du caractère, et c’est aussi ce qui fait que nous travaillons bien ensemble. Après avoir calmé les choses, nous avons réussi à nous écouter, à réajuster certains textes, et à avancer.
Jour 24 : Nouvelles scènes, mais ambiance plus réservée
Avec les textes ajustés, nous avons repris la création et ajouté deux nouvelles scènes. La première, plutôt amusante, explore la relation entre Lojain et Tasneem, les deux sœurs du projet. La seconde plonge dans la vie personnelle de Shaima.
Cependant, l’ambiance des dîners du soir avait changé. Ils étaient plus courts, moins engageants que d’habitude. Peut-être que les tensions du studio se faisaient encore ressentir. Mais je pense aussi que ces moments font partie du processus créatif, des étapes nécessaires pour approfondir et affiner notre travail.
Jour 25 : Nouveau rythme et fatigue générale
Les scènes continuent de se construire et nous avons retrouvé un bon rythme de croisière, bien que la fatigue commence à peser sur les corps et les esprits des filles. Elles ont, en parallèle des répétitions, participé à un workshop organisé par l’organisation alexandrine Theatre is a Must. Ce workshop leur a permis de suivre un processus d’apprentissage autour de la relation entre la scène et le public.
Les filles m’ont partagé leur expérience en soulignant à quel point elles avaient trouvé le workshop enrichissant, même si l’intervenant, Allan, un danseur et chorégraphe suisse, leur avait présenté des œuvres marquantes, notamment une performance de Marina Abramović où les corps étaient entièrement nus. Ce moment a déclenché un fou rire collectif lorsque nous en avons discuté, car la relation au corps est perçue et vécue différemment ici. Pendant un instant, nous avons retrouvé notre complicité. Ce workshop, qui a duré toute la semaine, a offert les danseuses des nouvelles perspectives qu’elles pourront intégrer non seulement dans notre projet de présentation, mais aussi dans d’autres créations à venir.
Jour 26 : Tensions persistantes
Aujourd’hui, la journée s’est déroulée de manière plutôt normale, mais avec une atmosphère toujours un peu électrique. Je sens que le processus commence à être long pour tout le monde, et les problèmes de communication n’aident pas à maintenir l’enthousiasme, même si chacun reste très professionnel. Nous traversons une véritable période de turbulences, et cela me touche émotionnellement.
Il est parfois difficile de voir ces tensions s’installer malgré la passion et l’effort de tous. Mais c’est aussi une étape du processus créatif.