Jour 8 : Une journée rythmée, un café à la cardamome
Aujourd-hui a commencé de manière familière, mais jamais sans plaisir. Comme chaque matin, je me suis installé dans ce petit troquet près du studio pour savourer mon café turc à la cardamome. C’est devenu un rituel précieux, un moment à moi où je peux me poser pendant une heure ou deux. J’aime ce moment de calme, où je peux soit faire le vide, soit m’occuper de petites tâches d’administration, ou parfois passer des appels à ma femme, mes parents ou mes frères. Ce temps est une vraie respiration avant d’affronter la complexité et la charge mentale qu’implique chaque journée de création.

Les répétitions avec les filles se sont déroulées comme à l’habitude, avec ce dynamisme et cette passion qui nous animent tous. J’ai toutefois senti une certaine fatigue émaner d’elles aujourd’hui. Leur énergie n’était pas aussi vive que d’habitude, peut-être la conséquence du rythme intense des derniers jours. J’ai donc pris la décision de réévaluer l’intensité du travail
pour cette journée. Cela nous a permis d’être non seulement productifs, mais aussi de préserver leur énergie tout en avançant significativement sur une séquence de mouvement célébrant le corps des femmes. Nous avons presque achevé cette section, et c’était une grande satisfaction.

Après les répétitions, nous nous sommes tous retrouvés pour dîner dans un café local. Le fameux thé à la menthe a évidemment clôturé notre repas, mais je dois avouer que ma passion pour les jus de goyave et de mangue éclipse tout. Ces saveurs sont inégalables ici en Égypte, et je ne m’en lasse pas.

 

Jour 9 : Un workshop inoubliable

Aujourd’hui a été une journée spéciale. Nous avions proposé un workshop ouvert à toutes les femmes, et à notre belle surprise, treize femmes se sont jointes à nous. Elles semblaient toutes particulièrement connectées à notre sujet de travail : la résilience des femmes. Ce fut un moment fort pour nous, car c’était l’occasion de partager une partie de notre processus de création avec elles.

Nous avons débuté par de la danse, du mouvement et un échauffement vocal pendant une heure. Ensuite, nous leur avons proposé des exercices d’écriture libre, un moyen de vider la tête et de plonger au cœur de leurs émotions. À partir de ce qu’elles avaient écrit, elles devaient choisir une histoire personnelle où elles avaient fait preuve de résilience. Puis, de ces histoires, elles sélectionnaient des mots-clés pour y associer des mouvements et des intentions, jouant sur les sens sous-jacents, parfois subtils, parfois explicites.

Enfin, elles ont formé des duos pour créer une petite pièce à partir de leurs histoires respectives. La liberté de forme leur a permis de s’exprimer pleinement, et le résultat était stupéfiant. Certaines étaient émouvantes, d’autres drôles, parfois leur langage corporel était bavard, parfois discret. C’était une véritable source d’inspiration pour nous tous.

C’est au cours de ce workshop que nous avons fait la rencontre de Mariam Dahab, une femme incroyable. Elle est sculptrice, artiste plastique, performeuse, traductrice… et probablement bien plus encore ! Sa présence a ajouté une dimension artistique et humaine supplémentaire à cette journée déjà riche.

La journée s’est conclue autour d’un long dîner et d’un thé à l’égyptienne. Les discussions ont été profondes, nourrissant encore davantage cette belle aventure artistique et humaine que nous vivons ici.

À bientôt pour la suite de nos aventures créatives.

Samir